27.4.06
CRIER
Ici l'action se simplifie
J'ai renversé le paysage inexplicable du mensonge
J'ai renversé les gestes sans lumière et les jour impuissants
J'ai par-dessus terre jeté les propos lus et entendus
Je me mets à crier
Chacun parlait trop bas parlait et écrivait
Trop bas
J'ai reculé les limites du cri
L'action se simplifie
Car j'enlève à la mort cette vue sur la vie
Qui lui donnait sa place devant moi
D'un cri
Tant de choses ont disparu
Que rien jamais ne disparaîtra plus
De ce qui mérite de vivre
Je suis bien sûr maintenant que l'été
Chante sous les portes froides
Sous des armures opposées
Les saisons brûlent dans mon coeur
Les saisons les hommes leurs astres
Tout tremblants d'être si semblables
Et mon cri nu monte une marche
De l'immense escalier de joie
Et ce feu nu qui m'alourdit
Me rend ma force douce et dure
Ainsi voici mûrir un fruit
Brûlant de froid givré de sueur
Voici la place généreuse
Où ne dorment que les rêveurs
Le temps est beau crions plus fort
Pour ce que les rêveurs dorment mieux
Enveloppés dans des paroles
Qui font le beau temps dans mes yeux
Je suis bien sûr qu'a tout moment
Aïeul et fils de mes amours
De mon espoir
Le bonheur jaillit de mon cri
Pour la recherche la plus haute
Un cri dont le mien soit l'écho.
Paul Eluard [tradução]
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